150e anniversaire du rattachement du comté de Nice à la France
SAINT LAURENT DU GUÉ, « L’ANCIENNE PORTE DE FRANCE »
Saint Laurent a connu les vicissitudes d’une bourgade frontalière, avant 1860, date du rattachement du Comté de Nice à la France dont on fête aujourd’hui le 150e anniversaire.
Deux périodes s’imposent dans l’Histoire selon le mode de traversée du Var : à gué ou sur un pont. La première époque s’inscrit rue Desjobert dans le vieux village.
La rue Desjobert débute place Saint Antoine. En débouchant sur la place, noter à l’angle des maisons (comme à bien d’autres croisements) les chasses-roues destinés à prévenir les dégâts des roues de charrettes.
Ancienne « Porte de France », la place St. Antoine conserve le nom de la chapelle des Pénitents blancs qui s’élevait au départ de la route de la Gaude contre un mur supportant la fontaine (avant 1935).
Entre la rue Valazé et l’Avenue des Pugets, un large bâtiment (Maison Ramella) constituait au XVIIIème siècle l’Auberge relais de poste des voyageurs transitant le long de la Côte, de France vers les Etats de Savoie et vice versa. On pouvait lire au fronton au fronton: « Ici on accueille le voyageur, à pied, à cheval ou en voiture ».
A cette époque, une tour s’élevait à l’emplacement de l’actuel parapet: « lou barri », où l’on commente encore assis, l’actualité de ce pittoresque quartier. Un poste de gendarmerie militaire occupait l’actuel «Office nettoyage »situé à l’angle sud, jusqu’à l’ouverture du pont en 1792.
Descendre la rue Desjobert, qui formait l’axe principal du bourg ( « la grande rue» ) avant le XIXème siècle. Là s’écoulait le flot coloré et bruyant des véhicules et des voyageurs transitant par les bords du Var.
Observer à la hauteur du n° 39 un linteau sculpté du XVe siècle au millésime malheureusement caché. En face au n° 28, pénétrer dans la cage d’escalier de cette intéressante maison bourgeoise. Le plafond du XVIème est décoré de motifs floraux du XIXème.
S’engager quelques mètres plus bas dans l’impasse Roubion, située à gauche, la suivre jusqu’à son extrémité, pour découvrir ce qu’était le village avant d’être crépi et modernisé au goût du XXe siècle. Les galets roulés du Var forment de très jolis murs en « museau de chat » typiques de l’architecture laurentine.
Revenir Rue Desjobert, pour aboutir à une aire dégagée sur la gauche. Cette placette jouait un rôle essentiel dans la vie de la petite cité avant l’apparition de l’eau courante, puisque s’y dressait la fontaine publique (réinstallée) succédant au puits communal
La petite maison du n° 80, en face et au sud, reçut au XVIIIème les services de l’octroi.
Plus bas dans la rue Desjobert une imposante demeure (« le Prieuré »)élève ses murs anciens dans un vaste quadrilatère limité par la place Castillon et les rues Raphaël Monso et Jules Brun.
Cet ensemble remanié au XVIIIème possède un ample escalier intérieur de style génois. Selon certains historiens ce corps d’habitation aurait servi d’hospice au XVIème siècle avant d’être acquis par la famille seigneuriale des Pisani.
Le bas de la rue Desjobert reconstruit en 1947 après les bombardements de l’été 1944 offre peu l’intérêt. Néanmoins l’actuelle petite maison du n° 121 occuperait l’emplacement de l’hospice du XVIIIème siècle qui accueillait les voyageurs déshérités.
EDMOND ROSSI
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