SAINT LAURENT DU VAR DANS LA TOURMENTE DE 1944
Les ponts du Var furent attaqués dès 1943 par l’aviation alliée en dépit du système de protection de la D.C.A. allemande, installée sur les collines de Montaleigne et de Caucade. Une première attaque sans résultat eut lieu le 17 novembre 1943 à 6 heures du matin, puis une autre le 18 décembre. Le pont routier accolé à celui du chemin de fer fut entièrement détruit, les culées du pont sautèrent. Une troisième attaque interrompit le trafic le 2 janvier 1944. Une passerelle en bois fut construite, pour les piétons et cyclistes, en face du village et un pont en bois, destiné aux véhicules automobiles plus en amont au quartier des Baraques. Le 26 mai, une violente attaque aérienne détruisit partiellement un train arrêté en gare de Saint Laurent, causant de nombreuses victimes. Deux nouveaux bombardements eurent lieu les 4 et 7 juin, endommageant sérieusement le pont du chemin de fer. Pendant 10 jours le trafic fut interrompu. Nouvelle attaque le 12 juillet, puis à la veille du débarquement en Provence d’août 1944, des raids successifs furent entrepris par l’aviation alliée pour anéantir les voies de communications adverses, faisant de nombreuses victimes, notamment celui du 6 août.
C’est un total de 23 bombardements que dut subir la petite cité, lesquels détruisirent 103 maisons et en endommagèrent partiellement 782, faisant 70 morts et 23 blessés.
Sinistrée à 40%, Saint-Laurent fut libérée le 27 août 1944 par une colonne motorisée de l’armée canadienne. Sa population avait été évacuée à cause des pilonnages aériens, dans la commune voisine de Cagnes.
La lutte de la résistance fut active. Elle eut pour conséquence l’arrestation et la déportation de 8 laurentins. Signalons que 16 domiciliés à Saint-Laurent ont comparu à la Libération devant une cour de justice ou une chambre civique pour faits de collaboration avec l’occupant nazi.
Avec la Libération, le pont de chemin de fer et le pont routier furent remis en état dans les mois qui suivirent.
Le 10 janvier 1945, moins de cinq mois après le départ des troupes nazies, le premier train de voyageurs franchissait le pont.
Les souffrances endurées par la petite cité et ses habitants ont, d’ailleurs, été reconnues par une citation à l’ordre du régiment délivrée le 11 novembre 1948.
Cette citation comporte l’attribution de la Croix de Guerre avec Etoile de Bronze.