« Contes et légendes du Pays d’Azur » un nouveau livre d’Edmond ROSSI
« CONTES ET LÉGENDES DU PAYS D’AZUR »
recueillis et présentés par Edmond ROSSI
Les plus beaux contes et les plus belles légendes du Pays d’Azur ont pour cadre l’extraordinaire décor qui s’étend des Alpes du massif du Mercantour aux rivages de la Côte d’Azur.
Dans cet univers tout est possible, puisque les outrances de la nature dépassent souvent les excès de l’imaginaire.
Les contes, histoires orales nées de la tradition populaire, attestent au travers du merveilleux de réalités historiques authentiques.
Reflets du passé, ces récits constituent les fondements de la mémoire collective d’un terroir au particularisme évident.
Cette anthologie s’étend des mythes des origines aux relations insolites précédant l’apparition de la télévision fatale à l’expression orale des veillées.
Naguère, et jusqu’au milieu du XXe siècle, les veillées faisaient partie de la vie des villages. Vigoureuse en «Pays d’Azur » cette merveilleuse coutume mérite d’être évoquée en préambule à ces récits.
Selon la saison, plusieurs fois par semaine, sitôt la soupe du soir avalée, la famille groupée s’en allait par les chemins ou les ruelles chez des parents, des amis ou des voisins pour y passer la soirée et y parler de tout et de rien avant le coucher.
Chaque famille recevait, sans protocole, au gré des habitudes et en fonction des possibilités, ceux qui avaient un espace plus vaste recevaient plus souvent.
Si dans certaines maisons on se réunissait plus nombreux, dans d’autres les veillées étaient plus intimes. Quelque fût le nombre de participants, chacun en tirait toujours le même plaisir.
Dans les villages, la cuisine, pièce principale des maisons et la plus grande, permettait de recevoir. Cette salle commune était le plus souvent mal éclairée.
Seules les flammes du foyer donnaient un peu de clarté, aidées par la faible lumière de l’unique lampe à pétrole brûlant sur la grande table ou, encore chez certains, du lumignon suspendu au plafond. Les coins d’ombre et l’obscurité réjouissaient les enfants qui s’y livraient, à l’abri des regards à quelques jeux interdits.
Au cours de ces veillées, les conversations n’avaient lieu que dans le dialecte local.
Là, dans la quiétude et la détente, les échanges étaient plus simples.
Si les potins et les rumeurs prévalaient sur l’inconduite de certains, les derniers ragots se devaient d’être longuement commentés. Les hommes parlaient du travail, de la terre, des animaux, du matériel ou de la manière discutable dont certains s’y prenaient pour accomplir leur tâche. Bien entendu, ces moqueries s’exerçaient aux dépens de paysans du voisinage avec des sobriquets railleurs.
Souvent au hasard de ces bavardages revenait à la mémoire de l’un des participants une histoire qui méritait d’être racontée.
Ainsi se sont perpétués les contes et légendes adaptés aux réalités spécifiques de chaque lieu : accident du terrain, souvenirs historiques, particularisme des habitants composant la matière de développements où l’invraisemblable est assaisonné de détails réalistes et de noms de lieux connus.
Si le diable s’active un peu partout, disputant parfois le premier rôle à son compère le loup, son domaine de prédilection reste la mystérieuse Vallée des Merveilles. Les fées opèrent plutôt dans la haute Tinée. Des événements historiques plus ou moins mythiques alimentent également l’imagination populaire: Sarrasins et Barbets en Vésubie, reine Jeanne dans le Paillon et la Vaïre, bandits et seigneurs pervers détenteurs de trésors ou de grottes dorées en haute montagne.
En fait, chaque village possède un répertoire d’histoires invraisemblables remises souvent au goût du jour.
Pour découvrir ce patrimoine varié, il faut aujourd’hui encore, aller sur la place centrale, s’asseoir sur ce petit mur de pierre ( « lou barri ») ombragé l’été, ensoleillé et protégé l’hiver, on y côtoie bientôt de paisibles et intarissables grands-pères. Présentée avec un accent rocailleux et chantant, la chronique insolite du pays vous transporte alors à travers le temps et l’imaginaire. Les mots sonores et les phrases échangées autour de vous pourront vous paraître étranges et incompréhensibles, ils ne sont rien moins que le parler des lointains troubadours. Chanteurs et poètes délicats, ils répandirent dans les cours de l’Europe médiévale une culture rayonnante aujourd’hui oubliée.
Mais la veillée restait, le plus souvent, le lieu privilégié où se transmettait la mémoire collective.
C’était aussi en hiver, au cours de ces soirées de rencontre qu’on dégustait les châtaignes. La poêle sortie du placard était alors placée sur un trépied au-dessus du brasier. Ce large ustensile, à long manche, percé de nombreux trous, devait être fréquemment agité pour permettre aux flammes, de rôtir les marrons à travers ses orifices, sans les brûler. En fin de cuisson, les châtaignes étaient enveloppées dans un journal puis le paquet était placé sur une chaise sur laquelle on invitait un jeune à s’asseoir quelques minutes, ceci les rendait plus moelleuses et plus faciles à peler. Cette friandise était parfois accompagnée d’un verre de vin rouge « maison ».
Le craquement particulier d’une bûche à demie calcinée s’écroulant dans le foyer rompait seul le silence qui s’imposait l’espace d’un instant. Alors, les regards se tournaient vers la gerbe d’étincelles tournoyant vers le trou noir de l’âtre.
Si un conteur participait à la soirée, arrivait le moment où il serait encouragé à se lancer dans un de ses récits. Le temps qu’il se remémore, cherche ses mots, les femmes reprenaient leur ouvrage. L’assistance se taisait, on écoutait.
Tout commençait par des souvenirs merveilleux évoqués d’une voix émue, légèrement chevrotante, soulignés d’un regard rempli de nostalgie. L’hommeparlait de lieux chargés de mystères, d’intrigues sournoises, d’actions parfois cruelles, quelquefois héroïques avant de toujours conclure ses belles histoires par une sorte de longue plainte remplie de regrets.
Après en avoir écarté le chat qui venait s’y chauffer, les enfants et les jeunes, assis sur les pierres chaudes autour de l’âtre, écoutaient attentivement l’histoire que beaucoup connaissaient déjà pour l’avoir entendue la saison précédente. Questionnant rarement le conteur, l’auditoire se contentaient d’emporter de quoi rêver avant de s’endormir.
Si quelqu’un interrogeait le narrateur pour avoir quelques détails sur la relation évoquée, la réponse restait vague et n’apportait rien de précis.
Les femmes étaient souvent les plus nombreuses à ces soirées où l’on ne parlait jamais politique, à l’époque ce sujet ne les intéressait guère puisqu’elles n’avaient pas le droit de vote réservé aux hommes. Ceux-ci en débattaient entre eux à leur cabaret.
Jadis, dans le Haut Pays l’étable remplaçait la salle commune pour accueillir les visiteurs d’un soir.
La porte refermée, on ne pouvait qu’être surpris par la chaude moiteur de l’air et une odeur tout aussi fade faite d’un mélange douceâtre de parfums de paille et de foin, souligné par les exhalaisons incisives de l’urine et de la transpiration du bétail.
La lumière diffuse dispensée par les « calens », sortes de lampes à huile, éclairait un groupe confus installé au fond de la pièce, les plus âgés sur des bancs de fortune, les plus jeunes sur la paille posée en tas.
Une douzaine de personnes passaient ainsi la soirée à bavarder tout en s’occupant, profitant de la chaleur dégagée ici par la présence des vaches et du mulet.
Si les femmes filaient ou tressaient des corbeilles, les hommes taillaient des manches d’outils pendant que les enfants triaient du grain étalé sur de larges toiles posées à même le sol. Seul l’ancêtre, assis sur une chaise basse, les mains croisées sur son bâton de buis restait apparemment inactif, son rôle de conteur était pourtant essentiel.
Arrivait l’heure où les visiteurs devaient rentrer chez eux, moment fatidique toujours quelque peu repoussé. Il fallait enfin se décider et, entouré de fichu, de châle, de cache-nez, on s’engageait dans la nuit à grands pas pour regagner d’une traite le logis, en grelottant parfois après avoir quitté la douce chaleur des braises qui achevaient de se consumer dans le foyer.
Aux beaux jours, les veillées devenaient plus rares après les longues journées dans les champs et la fatigue des durs travaux de la campagne.
C’est dans la fraîcheur du soir, assis dehors sur la place ou dans la ruelle que l’on commentait alors l’actualité, dans une ambiance typiquement méditerranéenne.
Les nouveaux moyens modernes de communication: auto, radio, cinéma diminuèrent l’attrait de cette coutume séculaire qui perdurait dans les villages.
Mais c’est indiscutablement l’avènement de la télévision, au milieu du XXe siècle, qui lui donna le coup de grâce. Aujourd’hui, seules quelques anciens évoquent encore avec nostalgie les si agréables veillées passées en commun au temps de leur jeunesse.
Entrouvrons avec ce fabuleux florilège des « Contes et légendes du Pays d’Azur » la porte d’un imaginaire éprouvé au fil du temps où l’émotion se mêlait souvent à la magie du mystère.
L’espace de quelques récits, laissons-nous entraîner vers ce monde troublant de jadis pour y retrouver la chaude et naïve simplicité des évocations de nos ancêtres.
Les « Contes du Pays d’azur » ont pour cadre l’extraordinaire décor qui s’étend des Alpes du massif du Mercantour aux rivages de la Côte d’Azur.
Les contes, histoires orales nées de la tradition populaire, attestent au travers du merveilleux de réalités historiques authentiques.
Reflets du passé, ces récits constituent les fondements de la mémoire collective d’un terroir au particularisme évident.
Edmond Rossi, écrivain niçois, auteur de différents ouvrages traitant de la riche histoire de sa région, témoigne à nouveau ici, en présentant une anthologie des contes les plus passionnants du Pays d’Azur.
Ce fabuleux florilège s’étend des mythes des origines aux relations insolites précédant l’apparition de la télévision, fatale à l’expression orale des veillées.
Les « Contes du Pays d’Azur » nous ouvrent la porte d’un univers où l’émotion se mêle souvent à la magie du mystère.
Pour un temps, laissons-nous entraîner vers ce monde troublant pour y retrouver la chaude et naïve simplicité des récits de nos ancêtres.
« Contes et légendes du Pays d’Azur » Recueillis et présentés par Edmond Rossi EAN : 9782813800930 Prix : 23,00 € Nombre de pages : 256 Format : 235 x 165 mm
Pour commander : Editions Alan Sutton BP 90600 Service Commercial 8 rue du Docteur Ramon 37542 Saint-Cyr-sur-Loire Cedex
Pour l’obtenir dédicacé par l’auteur, téléphonez au 04 93 24 86 55