La crèche vivante
Le raconteur
Tout nouveau personnage de notre crèche, créé pour cette circonstance,
j’ai laissé glisser ma plume et mon imagination pour vous écrire et
raconter cette pastorale que j’ai adapté à notre Vieux Village de St
Laurent du Var et qui relate cet évènement tout en vous faisant
promener au travers des divers quartiers et vous raconter ce récit avec
une pointe d’accent à la saveur d’Ail, Abaguier, Romarin et
Frigoulette, qui font partie de notre dialecte et culture générale où
l’on laisse à chacun la possibilité de s’imaginer ou de croire à ce
qu’il à bien voulu ou crû entendre.
Ainsi donc ce n’est pas la Palestine mais un coin de
Provence qui ce soir chez nous à St Laurent, sert de cadre à la
Nativité et si la Nativité s’est localisée, elle s’est aussi actualisée
pour ne plus être un mystère lointain mais bien un événement familier
et ce récit retrace au travers de certaines personnes de leur affection
à cette présentation Provençale et c’est sur ce chemin qui va à
Bethléem, Bethléem en Provence que nous allons découvrir tout au long
de cette pastorale tout ce peuple Provençal qui anime nos crèches, ce
soir, c’est la nuit de Noël, la nuit des merveilles.
Tout a commencé et c’est un ancien qui aimait raconter
des histoires et même donner de son temps pour sonner les cloches qui
me l’a raconté, lui-même l’avait appris par une autre personne qui lui
aussi, l’avait appris quand il était tout jeune coiffeur, par des
anciens de l’époque, qui racontaient, assis autour du poêle à bois en
attendant leur tour enfin c’est pour dire que ça remonte à pas mal de
temps je crois même que ça remonte au XIII ème siècle, même qu’ en 1223
on aurait attribué la paternité à St François d’ASSISE
Les musicaires
Cette nuit là, c’était une nuit pas comme les autres cette nuit là la
Tramontane soufflait comme jamais de mémoire de Laurentins on l’avait
vu Cascailler les arbres aussi fort, même que cette nuit là, dans les Launes du Var, les grenouilles restaient sous l’eau de peur de s’envoler et en plus, le noir de la nuit était plus noir que noir !
Certainement le présage d’un événement peu commun et pourtant, comme par miracle, ce soir, on entend arriver depuis la Mouscatière, une musique ui semble se rapprocher, en effet ce sont les Musicairé qui arrivent du Village voisin comme par enchantement pour accompagner en musique au son du fifre, tambourin et giorgina, tout ce petit monde de notre crèche.
Joseph et Marie
Joseph et Marie… en route pour se faire recenser dans une de ces
grandes villes où personne ne se connaît ou se parle, un peu comme
maintenant, que soudain, Marie, sur le point d’accoucher et n’ayant
trouvé aucun accueil dans la ville, ils ont dû, tous deux, trouver
refuge dans une étable pour enfanter ce Sauveur, le fils de Dieu avec
pour tout confort, un Ane et un Buf comme chauffage et un peu de
paille dans la mangeoire en guise de linge.
L’ange Bouffareu
Au village, personne ne s’en est aperçu car tout le monde dort à poings
fermés, harassé par le dur travail de la journée sauf les bergers qui
eux, gardent leurs petits troupeaux à l’abri d’una Riba sous les pins ou les haies de genêts des collines de Montaleigne
et c’est comme çà, étant les seuls à ne pas dormir, qu’à un moment ils
ont vu arriver depuis le côté mer, presque au sud, une lueur peu
ordinaire qui se dirige vers eux et tout Esbourifés ont vu arriver l’ange souffleur dont les joues rebondies sont devenues proverbiales, même que l’un d’eux s’exprima en disant, Aves vist, sembla l’angé Bouffareu, a li Gaouta comma un balloun dé fotobal,
tandis que celui-ci, en train de souffler Taratatatatatata dans son
espèce de trompette en forme de cornet et qui n’arrête pas, entre deux
notes de crier à tue tête un sauveur nous est né !
Les bergers
Pendant ce temps, les bergers, tout en racontant leur histoire au Ravi du village, qui aussitôt parti sans savoir ou aller car depuis, on ne l’a plus vu, certainement qu’il s’est perdu dans l’Impasse Roubion ?
Tout en descendant la Gran Carrièra,
ils s’arrêtent chez le Boulanger du village, qui vient juste d’ouvrir
son fournil et d’allumer son four. Apprenant la nouvelle, il s’empresse
de confectionner une énorme Pompe, espèce de Fougasse parfumée à la fleur d’oranger et la confie aux bergers pour l’amener en offrande.
Le maire
Le maire, averti en premier par les bergers, est le seul notable de la crèche, s’empresse de mettre son plus bel habit et se dirige à toutes pompes
vers ce lieu mystique de la Provence pour assister a cet événement,
mais aussi pour prouver de sa bonne fois auprès de ces concitoyens, et
peut être en pensant aux prochaines élections !
Les pastrouillères
Entre temps, la nouvelle prenant de l’ampleur, surtout à cause de notre Pastroulhièra
du village, car si vous aviez besoin de savoir quelque chose, même si
ça n’avait pas encore eu lieu, elle, elle le savait déjà !
Venant de la Rue de la Pompe,
ne sachant parler que dans sa langue maternelle, le Patois du pays,
elle sait vous raconter les histoires comme personne ne le fait et elle
arrive même à tenir le Bouchin plus d’une heure
sans que vous placiez une parole et des fois pour vous dire que, même
si vous n’avez rien à dire, il ne faut pas avoir peur d’en parler.
Aussi, comme elle se fait un immense plaisir à raconter les histoires,
je la garde à mes cotés pour vous interpréter en Patois la suite de
cette présentation.
L’autre, de la Rue des Gueyeurs, qui malgré sa jeunesse, mais qui n’en perd pas une pour apprendre à Causer,
comme le disent les gens qui vienne de loin, ceux qui habitent juste
après Valence, car elle, elle a eu la chance d’aller longtemps à
l’école. Jalouses, les mauvaises langues disent que c’est à cause
qu’elle n’était pas forte, mais n’empêche qu’elle parle toujours bien
aussi comme toutes les deux se font un plaisir à raconter les
histoires, je vous laisse en leur compagnie pour vous raconter la suite
de cet événement
LE PHOTOGRAPHE – LOU PHOTOGRAFA
Venu de la rue de l’ancien pont, ou il tient boutique entre la douane
et le grand hôtel, face au maréchal ferrant ce personnage peu
représenté dans nos crèches, mais qui a son importance à St Laurent du
var car c’est le seul à savoir ce qui n’est pas encore arrivé afin
d’être la au bon moment et ayant troqué son appareil a soufflet contre
un appareil de haute technologie mitraille à coup de flash cet
avènement pour l’immortaliser sur la pellicule, il est vrai que s’il
viendrait après, nous ne serions plus la !
LA GITANE
Faisant partie des gents du voyage, sans attache ni domicile fixe,
partie de sa roulotte garée sur la rive du var, malgré sont jeune âge,
elle n’a pas hésitée , flanquée de sa plus belle robe et son unique
trésor son éventail, pour participer à cette fête de la nativité.
LA POISSONNIERE – LA PESSOUNIERO
Venue depuis le Quartier du Lac, juste en dessous de la Gare, bien
campée avec un panier au bras, garni de ses plus beaux poissons et sa
balance romaine accrochée à sa ceinture, on la nomme Cancano, comme sa
commère.
LA LAITIERE – LA LACHEIRO
Partie de sa ferme du coté des Vespins, juste un peu au dessus de la
grande route, au bord de l’Alma , elle arrive avec sa mesure en fer
blanc et son bidon de lait qui lui servent pour la vente au détail.
LA BOUQUETIERE – LA BOUQUETIERO
Le panier bien rempli de ses plus belles fleurs ramassées dans son jardin de la Rue du Var, apporte humblement son offrande.
LA BOULANGERE – LA FOURNIERO
Malgré la fougasse qu’a confectionné son époux, arrive tout essoufflée
par la rue de la pompe, tenant sous son bras sa corbeille en osier ou
l’on sent cette bonne odeur de ce pain sorti dès la première fournée.
LA FEMME AU FAGOT – LA FEMO AOU FAGOT
Ayant très peut à offrir, elle arrive de la Gare et tout en remontant
le long du Var, elle apporte son fagot de branchettes bien sèches pour
que le feu de la crèche ne s’éteigne pas et continue de chauffer tous
ces personnages.
LA PORTEUSE D’AIL – LA POURTEUSO D’AIET
Très fière de sa récolte récemment faite dans sa campagne,
du côté des Galinières, elle apporte ses plus belles têtes d’ail
arrangées sous forme de tresses pour pouvoir les suspendre, mais surtout pour qu’on les voit bien.
LA FEMME AUX HERBES DE PROVENCE – LA FREMO AIL HERBA DES PROVENCA
Venue des collines du quartier du Ragadan, elle a ramasser les plus belles herbes aromatiques (abagier, frigoulette, romarin et fenouil sauvage) qui agrémenterons aux saveur de Provence de succulent plats
LA PORTEUSE DE FRUITS
Elle offre ses plus beaux fruits qu’elle a cueillis dans son jardin,
petit paradis de la culture car elle bénéficie, au Quartier des Plans,
d’un climat peu commun.
LA CHAPELIERE – LA CAPELIERA
Dans sa petite échoppe , rue des gueyeurs, elle confectionne à partir
de paille de riz de magnifiques capelines pour les femmes agrémentées
de broderies représentant le plus souvent des fleurs de la région, et
pour les hommes, le fameux Canotiers.
LA FILLE A LA COUCOURDE – LA FILHA A LA COUCOURDO
Afin d’éviter que tout ce monde ne s’assoiffe, elle apporte ce
cucurbitacée venu de l’Allée des Tonnelles qui servira de réservoir
pour l’eau.
LA FILEUSE – LA FIELARELLO
La laine récupérée au printemps, à la tonte des moutons dans la
bergerie du Quartier de la Tour, elle la file sur sa quenouille pour
obtenir un fil souple et chaud qui sert de base pour la confection de
vêtements.
LA TRICOTEUSE – LA TRICOTARELLO
En complicité avec la fileuse, et surtout sans s’arrêter de parler de
la pluie et du beau temps comme le font toutes les femmes, elle
manipule avec adresse ses aiguilles afin de confectionner rapidement un
vêtement chaud pour le petit bambin.
A FILLE A LA CHAUFFERETTE – LA FILHIA A LA CAU FERO
Sortie de son atelier de repassage de la rue Valazé, elle a pris la
précaution d’emporter ce récipient où l’on emmagasine de la braise pour
pouvoir se réchauffer les pieds ou y repasser le linge.
LA FILLE A LA LANTERNE – LA FILHIA AU FANAOU
Partie du cur du village, du coté de la place de la fontaine, elle
vient voir cet événement et apporte un peu de lumière grâce à sa
précieuse lanterne.
LE REMOULEUR – L’ AMOULAIRE
Faisant partie de ce peuple qui anime les petits métiers, …..
toujours assoiffé, poussant depuis la Rue Suchet, sa meule à eau qu’un
illustre personnage a appelé « bricole » dans un de ses films, il va de
village en village pour offrir ses services.
LE RAMONEUR – LOU RAMOUNAIREl
Ce petit savoyard qui chaque hiver, descend en Provence, muni de sa
Pigne, pour gagner quelques sous en ramonant les cheminées, cette
année, il a perdu sa marmotte qu’il n’arrêtait pas de faire danser.
LE GARDE CHAMPETRE – LOU GARDO
Toujours présent dans son office à la Mairie de la Rue de l’Eglise, en
tant que crieur public, il joue du tambour ou du clairon avant ses
annonces et commençait toujours par : avis à la population !
aujourd’hui qu’on en a besoin, pas moyen de le trouver, certainement a
son retour, il va trouver un prétexte de mission comme excuse !
LE CHIFFONNIER – LOU ESTRACIER
Faisant partie de ces Gagne- petit, il parcours toutes les rues du
village en marmonnant : li péu…li srtaca pour récupérer quelques
kilos de chiffons avec l’espoir de les revendre à prix d’or, mais tout
cela n’est que simple illusion.
LES BOHEMIENS – LI BOUHEMIANS
Bien sur, parés de leur plus beaux bijoux, ils sont là depuis longtemps
qui hantent la Provence et on les retrouve souvent flanqués d’un ours
qu’ils font danser sur les places et deviennent ainsi dresseur d’ours.
Les fêtards
Tous ces personnages ne sont pas présents parmi nous, car ce sont les
seul à ne pouvoir assister à cet événement mais, pour ne pas rester en
reste, en contre partie, s’affairent activement à dresser la table pour
préparer les fameux treize desserts et vin chaud offerts par le comité
de sauvegarde, que vous allez pouvoir déguster et partager sur la place
de la fontaine après cet office religieux.