2.La culture de l’oeillet Nicois

La culture commerciale de l’oeillet sur la côte d’Azur n’a véritablement commencé qu’après le rattachement de Nice à la France,il y a donc un peu plus d’un siècle.L’oeillet crevard tel qu’il est alors cultivé doit son origine à un oeillet importé d’Italie peut être dès la fin du Moyen Age.
La variété « remontante » également cultivée est introduite,elle vient du Lyonnais ou elle a été mise au point par sélection vers 1835.
La principale variété demeure celle issue des oeillets souvenir de la Malmaison en 1857,et ne trouve de véritable concurrent qu’après 1920 dans l’apparition des premiers oeillets américains dont la production est plus régulière,et qui plaisent d’avantage à une certaine clientèle par leur calice fermé et leur tige plus rigide.
Dans les années Trente, un grand nombre d’obtenteurs se font connaitre par la mise au point de variétés nouvelles .
Au lendemain de la deuxième guerre ,la Côte d’Azur a momentanément arrêté la recherche de nouvelles variétés pour se lancer dans la culture massive d’un oeillet d’origine Ligure,dont le chef de file est l’Anita.Son avantage est de résister à l’anguillule,or les terres niçoises étaient infestées par ce parasite .
La culture nécessitel’installation de tuteurs en cours de croissance,travail long et minutieux qui demande une certaine habileté.Il faut placer en bordure des vaseaux des tuteurs de châtaignier ou de roseau.Longs de près d’un mètre,ils sont placés tous les quarante centimètres,un fil de coton est déroulé entre quatre piquets,puis suivant les diagonales du carré,de façon à faire pousser la plante entre un filet aux mailles serrées.Suivant les variétés et la longueur des tiges,quatre à cinq rangs de fils sont nécessaires pout tuteurer convenablement la plante.
Beaucoup de cultures sont faites totalement en plein
air .
L’oeillet y gagne en rusticité et il est beaucoup plus vigoureux que l’oeillet d’abri qui n’a pas subi le souffle du vent.Parfois un abri sommaire est réalisé :sur une charpente en bois à un mètre de hauteur est déroulé le soir un paillasson de canisses et enroulé le matin,le tout à la main ,dans le but de protéger des températures basses de la nuit hivernale.
De nombreuses familles d’hybrideurs ont su,après plusieurs générations,créer ces variétés d’oeillets dit « Niçois » qui ont fait le renom de la production azuréenne et qui
demeurent toujours appréciées par la clientèle.

-  passages tirés du livre « la fleur en Europe Occidentale »
ste Edition les belles lettres 1968.